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Collaboration : Toi + Moi + Tous ceux qui le veulent

Si toi aussi tu préfères donner avant de recevoir, tu es un frein à la collaboration dans ton équipe ! Mais pas de panique, on t'explique...

Si on te dit « collaboration », il est fort probable que tu lèves les yeux au ciel en pensant à ton collègue Le Procrastineur. Certes ! Mais aujourd’hui, on va te montrer à quel point c’est important. Spoiler alert : la collaboration est au cœur de l’Histoire de l’Humanité… Nous allons te prouver pourquoi il faut collaborer, comment fonctionne la collaboration et surtout comment toi, oui toi, tu peux la mettre en place à ton niveau.

Comment expliquer notre capacité à collaborer ?

Entrons directement dans le vif du sujet avec un peu d’histoire.

La théorie la plus connue qui justifie l’évolution de l’Homo Sapiens est la fameuse « loi du plus fort ». Concrètement, l’Homme dominerait le monde parce qu’il est plus fort que les animaux, en haut de la chaîne alimentaire. Donc, si on se fie à la théorie et que l’on te met face à un tigre, tu devrais rester serein(e).

Tu as compris où on voulait en venir… Maintenant que tu remets en question tout (ou presque tout) ce que tu as appris à l’école, laisse nous te raconter la théorie très intéressante du professeur Yuval Noah Harari.

Si on est arrivé où on en est aujourd’hui, ce ne serait pas grâce à nos muscles mais bien à la collaboration. Si, si attends voir. Effectivement, d’autres espèces peuvent collaborer comme les dauphins, les singes, les éléphants, etc… Mais, uniquement avec des congénères qu’ils connaissent, ce qui réduit forcément la collaboration à un nombre réduit d’individus. Nous pourrions parler des abeilles qui agissent en essaim de 15 000 à 60 000 collègues, toutefois leur collaboration se résume à leur mission d’ouvrière. C’est ici que l’Homo Sapiens fait la différence : nous avons la capacité de collaborer en grand nombre ET de manière flexible.

Mais pourquoi ? Tout simplement parce qu’à la différence des autres espèces, l’Homme possède l’imagination. Celle qui nous a permis de créer des « réalités fictives » et d’y croire fermement : l’argent, la justice, etc… C’est principalement grâce à l’invention humaine et l’imaginaire collectif que le droit à la propriété ou que les nations existent par exemple. Ces croyances permettent de rassembler les individus adhérents à la même idée. C’est ce qui a permis la collaboration en nombre et ainsi la réalisation d’exploits (l’invention du train, la construction des pyramides ou la station spatiale internationale) mais aussi de tragédies (les guerres ou le dérèglement climatique).

Une autre grande idée régit la collaboration, c’est la Théorie des jeux. Non, on ne parle pas de poker mais bien de la manière dont la qualité des relations influence la collaboration. Ok, c’est un peu compliqué dit comme ça mais teste ce jeu en ligne qui illustre très bien cette théorie. En quelques mots, selon la Théorie des jeux, chaque décision prise influence le groupe en permanence. Si deux personnes échangent des sacs, censés contenir respectivement de l’argent et un objet. Chacun a un intérêt immédiat à berner l’autre pour obtenir quelque chose sans rien donner en retour. Toutefois, il est plus avantageux que la transaction ait effectivement lieu pour que les échanges continuent, n’est-ce pas ? En effet, les transactions sont rarement uniques : elles ont vocation à se renouveler. Cette idée insiste sur l’importance de la confiance pour qu’une collaboration soit efficace.

En bref. Nous pouvons collaborer en grand nombre et de manière flexible grâce à nos croyances. La qualité de la collaboration est impactée par le niveau de confiance que nous octroyons aux autres. Chacun influençant son environnement, plus le niveau de confiance propagé est élevé, plus les autres seront invités à collaborer. A l’inverse, si la défiance se répand, c’est la compétition qui l’emportera…

La collaboration, comment ça marche ?

Après ces belles paroles, passons à la pratique. Dans son livre, l’anthropologue Norbert Alter nous fait part de 3 principes qui régissent la collaboration.

1. Le don contre don

Il met en évidence qu’en entreprise, un don n’est jamais totalement désintéressé. Loin d’être pessimiste, il parle plutôt d’un choix stratégique pour obtenir quelque chose en retour : je donne, je reçois et je rends. Et c’est contagieux ! Tu te souviens de l’influence sur ton environnement ? En effet, si quelqu’un t’aide, tu seras plus enclin à aider une autre personne, et cetera. C’est ce qu’on appelle le cercle vertueux de la coopération.

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2. Les liens affectifs

Autre principe, on constate que la collaboration est facilitée si les individus ont des liens d’affinité. En apprenant à se connaître, des liens se créent développant l’empathie et les attentions particulières. Forcément, si on s’entend bien avec son/sa collègue, on l’aidera plus volontiers.

3. La confiance

C’est le dernier principe évoqué par Norbert Alter : la confiance. Oui, encore elle. En réalité, elle repose elle-même sur trois bases. Premièrement, il faut jouer le collectif : pas question qu’une personne s’attribue les mérites des autres. Ensuite, pas de fuites : ce qui se dit dans le groupe reste entre les membres. Enfin, chacun doit apporter sa contribution pour être accepté(e), c’est ici que votre collègue Le Procrastineur peinera à être reconnu par les autres.

La recette magique pour une bonne collaboration c’est donc : une bonne base de confiance, une louche de don de soi et un gros soupçon d’affinités.

Comment faire concrètement ?

Même motivé(e), tu ne sais pas comment t’y prendre ? Voici quelques pistes pour mettre tout le monde dans l’ambiance.

Une des étapes clés est d’apprendre à se connaître. Faire connaissance permet de créer des liens d’affinité en partageant des points communs, et ainsi de créer une atmosphère propice à la collaboration. Pour cela, les pauses café, les déjeuners ou les échanges informels permettent de mieux se connaître et se trouver des centres d’intérêts communs !

L’organisation de workshops collaboratifs permet de faire travailler ensemble un groupe d’individus sur un projet commun tout en mettant en pratique des principes tel que le partage de sens (s’aligner sur les mêmes croyances), le don contre don, les interdépendances ou encore la confiance.

Ce n’est jamais facile d’être le premier ou la première mais c’est ce qu’on te demande aujourd’hui : sois à l’initiative de la collaboration ! Rappelle-toi que les meilleures inventions en sont nées.

Que la collaboration soit avec toi !

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